Bien fertiliser pour obtenir un blé rich Bien fertiliser pour obtenir un blé riche en protéines
Pour accroître la teneur des blés en protéines, les clés de la réussite sont la variété et la fertilisation azotée.
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« Il est possible d'obtenir des blés à teneur élevée en protéines, y compris en Nord-Picardie », explique Franck Wiacek, responsable du département actions régionales à Arvalis. Pour y parvenir, les deux éléments clés de la conduite culturale sont le choix de la variété et la gestion des engrais azotés. « Sans aller jusqu'aux blés de force ou à très haute teneur en protéines, qui correspondent à un marché de niche, on peut déjà renforcer la teneur en protéines des blés tendres classiques, souligne Thierry Denis, ingénieur régional-Nord Pas-de-Calais-Picardie chez Arvalis. En ce qui concerne les variétés, on sait que plus leur potentiel de rendement est élevé, plus leur teneur en protéines est faible. Cependant, certaines parviennent à mieux valoriser l'azote que d'autres. C'est le cas de Rubisco, par exemple, qui obtient dans nos essais 11,3 % de protéines en moyenne, alors qu'avec le même niveau de rendement, une variété comme Tobak n'en affichera que 10,3 %. A rendement équivalent, l'écart entre deux variétés peut aller jusqu'à un point de taux de protéines à la récolte. » On observe aussi un comportement intéressant vis-à-vis de l'azote pour des variétés comme Boregar, Oregrain, Hyfi, Cellule, Stadium, Hyxtra, Bermago, Hystar...
EVALUER LE POTENTIEL ET FRACTIONNER
« Mais le choix de la variété ne suffit pas, ajoute Thierry Denis. Pour faire de la protéine, le levier clé est le pilotage de la fertilisation azotée. » L'ingénieur insiste sur l'importance d'apporter la bonne dose totale d'azote et, pour cela, ne pas sous-estimer le potentiel de la parcelle. Dix unités d'azote (uN) qui manquent au bon stade, c'est, selon Thierry Denis, 0,15 à 0,17 point de protéines perdu. « Lorsqu'une parcelle de blé donne 100 q/ha avec un taux de protéines de 9,5 %, la fertilisation n'a pas été suffisante, indique-t-il. Même si on ne table pas dès le début sur un potentiel de 100 q/ha, des outils comme Farmstar (1) permettent de bien évaluer le potentiel de l'année en cours de végétation et de rectifier le tir en renforçant, si besoin, les derniers apports. Les années à faibles reliquats, comme c'était le cas cette année, on peut être amené à apporter plus de 200 uN, jusqu'à 240 ou 260 u. Or les agriculteurs ont du mal à franchir la barre psychologique des 180-200 u. »
Par ailleurs, il est impératif de fractionner la fertilisation azotée en trois ou quatre apports, selon la dose totale conseillée, et de garder au moins 40 unités pour le stade dernière feuille gonflement, voire au-delà. « Je ne conseille pas forcément de faire l'impasse sur le premier apport, comme certains le préconisent, car il permet d'amorcer la pompe, mais il doit être allégé, explique Thierry Denis. Le deuxième apport au stade épi 1 cm est très important. S'il est trop élevé, 120 à 140 u, par exemple, je préconise de le faire en deux fois, la part la plus importante à ce stade, et 40 u quinze jours plus tard. Après le dernier apport, il est également possible de faire un apport d'engrais foliaire (10 à 20 uN) jusqu'à la floraison. Cet apport supplémentaire ne jouera pas sur le rendement, mais il confortera le taux de protéines. »
(1) Ainsi que Jubil, Ntester, Ramsès, GPN...
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